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Rencontre avec un condamné à mort : Rickey Lynn Lewis

Rickey Lynn LEWIS # 999097
Polunsky Unit 12-DB-1-21
3872 F.M. 350 South
Livingston TEXAS 77351
USA

Couloir de la mort

POLUNSKY UNIT - TEXAS

« Je m’appelle Rickey Lynn Lewis, n° de matricule 999 097 et je suis emprisonné dans le couloir de la mort du Texas depuis 1994 pour un crime que je n’ai pas commis. C’est pourquoi je demande au monde entier de m’aider, dans l’intérêt de la Justice et pour montrer à l’Etat du Texas qu’il a condamné à mort un innocent. »

En septembre 1990, trois ou quatre personnes ont pénétré dans la maison de George Newman et Connie Hilton à Tyler, Texas. Lors de l’agression, George Newman a été tué et Connie Hilton violée. Divers objets ont été dérobés, dont la voiture de George Newman.

3 jours après le crime, Rickey a été arrêté suite à la dénonciation d’un indicateur. Son procès, comme celui de tant d’autres, a été bâclé, est truffé d’irrégularités juridiques et il a été condamné sans preuves. Faute d’argent, il n’a jamais pu être défendu  et ses avocats commis d’office n’ont pas présenté les éléments à sa décharge. Alors que plusieurs personnes ont participé au crime, seul Rickey a été arrêté et condamné.

Il ne reste aujourd’hui à Rickey qu’un dernier recours devant la cour fédérale. Si cet appel échoue, il sera exécuté.

Rickey Lynn est issu du ghetto américain où il a vécu une enfance terrible entre un père qui le rouait de coups ainsi que sa mère et une mère alcoolique qu’il devait sans cesse surveiller. Alors qu’il était petit garçon, son père lui a appris à dérober de l’essence dans les voitures, et plus tard lui disait ce qu’il devait voler dans les magasins.

Quand il a été arrêté, il était délinquant. Il est dangereux, aux USA, d’être une personne de couleur, connue des services de police, quand un crime a été commis aux alentours… Depuis son arrestation,  il clame son innocence et tout ce qu’il demande, c’est le droit à une justice équitable.

 « Je suis Noir, originaire du Texas, âgé aujourd’hui de 39 ans, et je suis chrétien. Je n’aurais pas supporté toutes ces années de prison sans l’aide du Seigneur, et je lui en suis profondément reconnaissant. Lors de mon arrestation en 1990, je ne savais pratiquement ni lire ni écrire, et le Seigneur m’a aidé à m’éduquer moi-même pour que je puisse demander de l’aide avant que ma voix ne s’éteigne pour toujours.

 Pour la première fois je dois demander de l’aide au monde extérieur, pour qu’il voie ce qu’il se passe. Pour prouver mon innocence, je dois payer un enquêteur qui constituera un dossier complet avec les éléments à décharge, et un avocat qui me défendra sérieusement et efficacement au tribunal. J’ai besoin de  vraies expertises ADN que l’état du Texas m’a toujours refusées. Tout ceci coûte très cher aux Etats-Unis : il me faudrait au minimum 150 000 F. Et actuellement, je n’ai même pas l’argent nécessaire pour acheter les comptes-rendus de mes procès précédents dont j’aurais besoin pour me défendre.

Il ne me reste que deux ou trois mois avant mon dernier appel devant la Cour Fédérale d’Appel du Cinquième Circuit. S’il vous plaît, aidez-moi ! »

La torture, c’est ce qu’on lui fait endurer depuis huit ans qu’il est dans les couloirs de la mort. Comme il nous l’écrit, « Polunsky Unit est l’endroit le plus proche de l’enfer, je suis en enfer… ». Il est assis toute la journée, enfermé 23 heures sur 24 entre quatre murs de béton, dans une cellule de quatre m2, avec juste une toute petite ouverture pour la lumière du jour à deux mètres du sol. Il est seul avec lui-même et n’a même pas droit à la télévision. La porte de sa cellule est en acier et il ne peut communiquer avec les  autres détenus. Même pendant son heure de récréation, il est seul, sans contact avec d’autres condamnés. Cette solitude totale fait sombrer certains détenus dans la folie…Il est sans cesse –comme tous les autres - victime de sévices et de brimades racistes de la part des gardiens .

La vie est ainsi pour tous à  Polunsky Unit….

Nous correspondons avec Rickey depuis un an et il est devenu notre ami.  Nous essayons de lui envoyer un peu d’argent de temps en temps pour qu’il puisse survivre au quotidien. Il est asthmatique et c’est grâce à l’argent que nous lui envoyons qu’il peut acheter quelques médicaments car tout s’achète dans les couloirs de la mort même le savon et les visites médicales….Les rations alimentaires sont totalement insuffisantes et souvent avariées. Il lui faut acheter des compléments.

 Sa mère est très malade, il ne reçoit pratiquement pas de visites et est totalement isolé.

Nous voulons faire plus pour lui que l’aider à survivre : nous voulons l’aider à sauver sa vie en lui donnant les moyens de se doter d’une véritable défense mais nous avons besoin de soutien extérieur.

Chaque geste, chaque nouvelle idée comptent et peuvent  être le grain de sable qui enrayera la machine à tuer américaine.

Que pouvez-vous faire pour l’aider ?

Vous pouvez le soutenir moralement en lui écrivant anglais à (en anglais uniquement ) :

Rickey LYNN LEWIS # 999097
Polunsky Unit / 12-DB-1-21  GUERIN 
3872 F.M.350 SOUTH
USA 

Une aide financière, même petite  soutiendrait sa lutte :

Envoyez vos dons :
Geneviève
Lutte Pour La Justice Languedoc-Roussillon
Livingston Texas 77351
229 rue André Maurois
34 130 Mauguio 

Chaque don donne droit à réduction d’impôt (50 % du montant dans la limite de 6 % du revenu net imposable)

Se mobiliser pour  Rickey ou pour tout détenu du couloir de la mort, c’est aussi indirectement faire connaître le sort de tous ceux qui comme eux croupissent sans aucun espoir  au fond de leur cellule, totalement oubliés du monde….

                                        

Rickey vous donne des informations sur son  procès 

Les charges retenues contre moi ne sont basées que sur des indices partiels et douteux et il n’existe aucune preuve réelle de ma culpabilité alors qu’il existe des éléments qui prouvent que je suis innocent.

1- La procédure

Trois jours après le crime, j’ai été arrêté, après avoir été dénoncé par un indicateur, trafiquant de drogue. Celui-ci affirma que je lui avais vendu le fusil utilisé pour le crime. Au 1° procès, il fut prouvé que l’arme du crime appartenait à un autre trafiquant de drogue.

Alors qu’au moins 3 personnes sont impliquées dans le cambriolage et le crime, j’ai été le seul à être arrêté et condamné. J’ai été reconnu coupable et condamné à mort en 1994. L’appel direct a cassé la sentence. Celle-ci a été confirmée par le second procès en février 1997. Il ne me reste aujourd’hui qu’un dernier recours devant la cour fédérale. Si cet appel échoue, je serai exécuté.

 2 - Les  violations de droits et irrégularités juridiques

  • Lors de mon arrestation, comme la loi l’autorise, j’ai demandé un avocat. Cela m’a été refusé.
  •   Les avocats commis d’office n’ont pas bien instruit le dossier et n’ont pas présenté nombre d’éléments à décharge principalement lors du procès en appel.. Il y a même eu des périodes pendant lesquelles je n’ai eu aucun avocat.
  • Des prises de sang ont été effectuées de manière illégale en septembre 1990 et mai 1994, c’est-à-dire sans mon consentement et sans ordre d’un juge. La destination de ces échantillons n’est pas connue de la défense à ce jour.

3 - L’absence de preuves et les témoignages

  • Les tests sanguins étaient non concluants : autrement dit, ils ne permettent ni de confirmer ni d’infirmer si le sang trouvé dans la maison et la voiture des victimes est le mien.
  • Les cheveux, salives, empreintes digitales retrouvés sur le lieu du crime ne m’appartiennent pas...
  • Les experts ont établi que, compte tenu de l’angle avec lequel la balle a été tirée, l’agresseur devait mesurer au moins 1m78. Je mesure 1m60.
  • Lors du premier procès, Connie Hilton, témoin principal, déclara qu ‘elle était incapable d’identifier ses agresseurs car avait les yeux bandés mais qu’elle entendit trois voix différentes. Elle certifia aussi que lorsqu’ un de ses agresseurs eut fini de la violer, un autre lui dit : « tiens-là James ». (Personne ne m’a jamais appelé James).
  • Lors du second procès, elle revint sur son 1° témoignage et donna la description de deux de ses agresseurs mais aucune des descriptions ne correspond avec mon signalement (taille, coiffure, forme du visage). Pour étoffer le dossier à charge, l’accusation s’est appuyée sur les déclarations de deux trafiquants de drogue notoires, qui ont obtenu l’immunité juridique en échange de leur témoignage. Soumis à un détecteur de mensonges à trois reprises, l’un d’eux a échoué au test et son témoignage a ensuite été invalidé.
  • Les déclarations de deux autres témoins ont varié. Un témoin à charge a ensuite reconnu que le procureur lui avait conseillé de mentir et de dire ce que la police voulait qu’il dise.

Ecrit par Lindsay, le Jeudi 13 Novembre 2003, 20:37 dans la rubrique Rickey_lynn_lewis.